La RSE est souvent vue comme un poste de dépense.
Et c’est effectivement le cas si on aborde uniquement le sujet avec une approche court terme. Et pourtant. La Responsabilité Sociétale et Environnementale en Entreprise est pensée pour prévoir les changements et risques futurs potentiels de l’entreprise. Cela implique donc d’avoir une vision sur le long terme. Et des retours sur investissement. Dans cet article, nous avons essayé de mesurer les coûts sur différentes échelles de temps, ainsi que les profits potentiels.
En d’autres mots ? Pouvoir prouver s’il est rentable d’investir sur ce type de sujets. Teaser, oui RSE et profits sont compatibles. Explications !
Qu’entend-on par RSE ?
Dans un article, on vous parlait récemment du Développement Durable.
La RSE est un sujet directement lié à cette thématique.
Pour faire simple, c’est une forme d’autorégulation qui reflète la responsabilité et l’engagement d’une entreprise à contribuer au bien-être des communautés et de la société par le biais de diverses mesures environnementales et sociales.
Et en d’autres mots ? La RSE, c’est l’ensemble des mesures prises par une entreprise non pas pour générer directement des profits, mais pour contribuer au « bien-être » et à l’amélioration de la société et de l’environnement.
En théorie, il n’y a donc pas de vision actionnariale.
Sauf que dans la pratique, l’approche n’est pas utopiste. L’idée est bien d’améliorer la société au sens large, ce qui permet également de conserver la pérennité de l’entreprise.
Bon à savoir : Nous avons créé un questionnaire permettant de connaître en quelques minutes le niveau de maturité RSE de votre entreprise. Foncez le découvrir pour savoir où vous en êtes et ce que vous pouvez entreprendre.
La RSE a-t-elle un impact direct sur les ventes ?
Rentrons dans le vif du sujet.
Tout n’est pas noir ou blanc dans le monde de l’entreprise.
Les entreprises n’engagent pas une démarche RSE uniquement pour la beauté du geste. Elles ne le font pas simplement non plus par intérêt financier. Le curseur se situe entre les deux.
Dans certains cas, les choix écologiques peuvent même parfois ralentir la croissance de l’entreprise.
C’est ce que révèle une étude récemment publiée dans le Journal of Marketing.
Les chercheurs d’une étude récemment publiée dans le Journal of Marketing ont révélé quelques points clés :
- Les actions de correction (réduire son empreinte carbone à la source, par exemple) et de compensation (financer un programme de restauration d’un écosystème, par exemple) ont un impact positif sur les ventes de l’entreprise
- Les actions d’engagement et de philanthropie (faire des dons à des associations, engager les employés dans des actions d’intérêt général qui ne sont pas directement liées aux activités de l’entreprise) ont tendance à réduire les ventes.
- On constate donc que lorsque l’entreprise agit sur son propre fonctionnement, sur son cœur de métier, lorsqu’elle s’engage à réduire ses impacts négatifs, son image s’améliore et ses ventes sont affectées positivement.
- Lorsque l’entreprise donne l’impression de se cacher derrière une rhétorique d’engagement et de philanthropie, ses ventes baissent jusqu’à 3,5% un an après la mise en place de ces actions.
Ce qu’il faut retenir ? La démarche RSE doit être incarnée de manière sincère. Les consommateurs et parties prenantes de l’entreprise sont éveillés sur le sujet et exigeants. Ils ont trop été confrontés à du greenwashing et des fausses promesses. Ils sont désormais très attentifs aux actions réelles qu’entreprennent les sociétés.
La RSE est-elle au service de la performance de l’entreprise ?
Comme le disait Jean-Paul Berbèze, Economic Advisor chez Deloitte : “Profits et RSE : même combat”. Il souligne notamment un élément clé, venant du Rapport Notat Sénart. « quelles que soient la mesure de la performance économique… et la dimension de la RSE, l’étude observe un écart de performance économique d’environ 13% en moyenne entre les entreprises qui mettent en place des pratiques RSE et celles qui ne le font pas».
8 bénéfices stratégiques économiques que l’entreprise peut avoir avec une stratégie RSE solide
Voici un aperçu des avantages qu’elles peuvent avoir :
- Accès à des financements spécifiques
- Baisse des coûts de fonctionnement et d’exploitation des ressources
- Consolidation et développement de certains marchés
- Attraction et rétention de la main-d’œuvr (et baisse du coût de recrutement)
- Maximisation de la productivité en optimisant les process
- Innovation et l’apprentissage
- Fidélisation de la clientèle
- Amélioration de la gestion des risques
Bon à savoir : Ces choses valables aujourd’hui ne seront probablement pas les mêmes demain. En revanche, il est certain qu’une démarche engagée au sens large aura toujours des avantages non négligeables pour l’entreprise.
4 exemples d’actions concrètes mises en place par de grandes entreprises
Quelques exemples de ce qui peut être fait dans le monde de l’entreprise pour poursuivre la démarche de RSE.
Bouygues
Bouygues a lancé une stratégie bas carbone en 2020 (avec un objectif pour 2030).
Sa volonté ? Réduire son impact de 30 % pour les champs d’application 1 et 2 (émissions directes et indirectes liées à la consommation d’énergie) et de 30 % pour le champ d’application 3a (autres émissions indirectes en amont, telles que les matériaux utilisés par les fournisseurs).
Il s’agit non seulement de réduire son impact, mais aussi les risques (dépendances à certaines matières, augmentation potentiellement des coûts, raréfaction des ressources, baisse de la rentabilité, etc…).
Plus d’informations sur la stratégie climat de Bouygues par ici
Danone
Danone est un des groupes français les plus connus.
Sa transition écologique a été amorcée il y a quelques années, sous la dynamique de son ancien PDG Emmanuel Faber. L’entreprise est d’ailleurs devenue récemment entreprise à mission et à dans la même lignée rejoint le mouvement BCorp.
Le groupe a réduit de 38,1 % en 2020 ses émissions de CO2 sur les scopes 1 et 2 (en tonnes de CO2).
Pour ce qui est de l’économie circulaire, Danone prévoit de mettre en place des emballages réutilisables, recyclables ou compostables dans 81 % des cas en 2020.
De belles choses ont été mises en place, qui ont permis non seulement d’améliorer l’image de l’entreprise mais également de réduire largement son impact. Il reste de nombreuses choses à faire pour que l’entreprise soit exemplaire, notamment sur la partie bouteilles plastiques. Mais cela avance.
Et toutes ces actions déployées devraient permettre de sécuriser et pérenniser les activités du groupe sur le long terme. Pour le moment, les engagements RSE n’ont en théorie par permis d’augmenter les bénéfices. Enfin, il n’existe pas de rapport dédié au sujet. Pourtant, on le sait, lorsque l’image d’une entreprise s’améliore, les clients sont plus nombreux, le chiffre d’affaires plus important.
Indirectement, la démarche RSE sert forcément les intérêts financiers de l’entreprise.
En savoir plus sur la stratégie RSE de Danone
Chiesi
Chiesi est un groupe pharmaceutique d’envergure internationale, et basé en Italie.
Et dans ce secteur les choses bougent plutôt lentement. Il est donc important de souligner qu’à date de publication de cet article, c’est le plus grand groupe pharmaceutique au monde à avoir validé sa certification BCorp.
Dans les mesures mises en place, il y a par exemple le fait que l’entreprise ait choisi d’alimenter tous ses sites italiens avec des énergies renouvelables. Une stratégie à la fois intéressante d’un point de vue impact mais également d’un point de vue financier. On l’a vu récemment, réduire sa dépendance en énergie et vis-à-vis des autres pays, peut être une façon de réaliser de belles économies en période compliquée.
Découvrez la stratégie RSE du groupe Chiesi
IKEA
On ne présente plus le groupe IKEA.
Ce dernier a été un des pionniers du secteur a engager une stratégie RSE. Et il a commencé par revoir entièrement sa chaîne d’approvisionnement.
IKEA se procure désormais près de 50 % de son bois auprès d’exploitants de forêts durables et 100 % de son coton auprès de fermes répondant aux normes Better Cotton, qui imposent une réduction de l’utilisation d’eau, d’énergie, d’engrais chimiques et de pesticides.
Une belle première étape. Encore une fois, c’est un élément stratégique non seulement d’un point de vue image mais aussi et surtout pour l’activité et donc les profits. En effet, travailler avec des filières durablement gérées permet de garantir la possibilité d’avoir toujours accès à ces ressources demain.
Par ailleurs, une démarche RSE plus large permet de préserver cet environnement global qui permettra de se donner toutes les chances de pouvoir toujours avoir ce type de ressources demain.
Découvrez la stratégie RSE du groupe IKEA
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