Le secteur du luxe est un de ceux pour lesquels il est le plus difficile de connaître l’impact réel en termes d’émission de CO2. La raison ? Il n’y a pas un luxe mais des luxes. Cela regroupe ainsi une multitude de services, produits, secteurs, démarches, entreprises.
Zoomons sur l’industrie textile. Selon BSR, elle produit environ 1,2 Mds de tonnes de C02 par an. C’est aussi 20% de la pollution globale des océans. Le luxe représente environ 5 à 10% de l’impact de l’industrie de la mode. On vous laisse faire le calcul mais étant donné que c’est une petite partie seulement du secteur, il y a fort à parier que son impact global soit colossal.
En un sens, c’est une bonne chose. Cela veut dire que l’on peut agir, on sait par où démarrer, et l’ampleur des résultats que l’on peut obtenir. Et la RSE est au coeur de ce futur plus positif.
Dans ce guide, on vous partage toutes les infos sur le lien entre RSE, luxe, et avenir de notre planète.
Teaser : Il y a un luxe que l’on a pas analysé ici, c’est celui de prendre son temps / Crédit photo Clément Brelet
Qu’entend-on par secteur du luxe ?
La définition de luxe
La définition est complexe. En effet, il n’existe pas un luxe mais des luxes.
Ce secteur est lié à une forte notion de subjectivité. En revanche, certains éléments sont de mise : qualité, rareté, prix élevés. Le luxe fait également souvent écho à un aspect artisanal, bien que ce ne soit pas une obligation. Enfin, le cabinet Bain souligne un point important: avec le luxe, “les consommateurs achètent des valeurs, accordant de plus en plus d’affaires à des entreprises qui ont un impact positif sur l’environnement et la société”.
Autre élément. Depuis quelques années, le luxe tend à se démocratiser.
L’idée ? Permettre à un maximum de personnes de pouvoir consommer certains biens et services jusque-là réservés aux portefeuilles les plus importants. C’est le cas du parfum ou de la cosmétique. On peut alors distinguer le luxe (qui se démocratise) et le grand luxe (qui reste inaccessible au grand public).
En Bourse, la définition est plus simple. Le luxe intègre toutes les entreprises qui conçoivent et fabriquent des produits de consommation courante, en version haut de gamme et commercialisés à des tarifs plus élevés que les standards habituels.
La différence entre luxe et haut de gamme
Le haut de gamme se situe juste en dessous du luxe en termes de prix.
C’est un produit ou service de très bonne qualité, proposé en général à un prix élevé et qui est positionné dans la gamme du fabricant comme étant un de ses meilleurs produits. Contrairement au luxe, il n’y a pas forcément de lien avec un aspect artisanal ou rareté.
Quelle est l’ampleur du secteur du luxe ?
Selon le rapport “Luxury 2022 Rerouting the future» du cabinet de conseil Bain & Company, réalisé en collaboration avec la Fondazione Altagamma, le secteur du luxe pesait 1.140 milliards d’euros à l’échelle de la planète. Ce secteur, pour rappel, est l’addition d’une part des «produits de luxe» et d’autre part des «expériences de luxe».
Une bonne partie des entreprises du luxe sont cotées en Bourse (LVMH, Kering, Estée Lauder, Richemont, L’Oréal), mais toutes ne le sont pas (Chanel). Voici d’ailleurs les 6 plus grandes entreprises dans le domaine du luxe :
Quel est l’impact du secteur du luxe ?
Malheureusement, comme évoqué en introduction, c’est un secteur pour lequel il est difficile de mesurer l’impact à la fois social et environnemental. En effet, le luxe est intégré directement dans les différents pans de notre économie (biens de consommation, transport, immobilier, etc…).
Certains acteurs comme Positive Luxury, Utopies, ou encore Carbone 4 commencent à se pencher sur le sujet, mais peu de données existent à ce stade. En revanche, ce que l’on sait, c’est que côté consommateurs et futurs collaborateurs, la dimension impact est devenue essentielle.
Selon une étude BCG, 64 % des futurs consommateurs du luxe issus la « gen z » veulent des entreprises engagées. Selon un autre sondage, cette fois-ci de l’Ipsos, en 2020, 68% des 18-34 ans en Europe estiment qu’une marque de luxe doit avoir des engagements éthiques et écologiques. Plus que jamais la dimension durable devient clé pour tout le secteur.
Ces entreprises et projets pionniers sur la RSE dans le luxe
Le fashion pact 
En août 2022, à l’occasion du G7 organisé à Biarritz, 56 entreprises (dont les 32 principales dans l’univers de la mode et du textile dans le monde) et 250 marques ont présenté ce qu’ils ont appelé le « Fashion Pact ».
L’objectif de ce document ? Une façon de jouer collectif et de mutualiser les ressources afin d’enclencher un changement global.
L’objectif est de créer un mouvement dans le secteur afin d’oeuvrer sur 3 sujets clés
- Le réchauffement climatique : Plus concrètement cela se traduit par la volonté de parvenir à atteindre zéro émission de gaz à effet de serre d’ici à 2050 et 100% d’énergies renouvelables d’ici à 2030 sur toute la chaîne d’approvisionnement
- La restauration de la biodiversité, des écosystèmes naturels et protéger les espèces
- La protection des océans : Cela passera en grande partie par l’élimination progressive de l’utilisation de plastiques à usage unique.
C’est une feuille de route qui fonctionne sur la base du volontariat. Autrement dit ? La limite est qu’en l’absence de sanction pour la non mise en place des mesures adaptées, il n’y a aucune répercussions pour les acteurs ayant signé la charte. Ce sera donc un point à suivre. En revanche, cela a le mérite d’amener le sujet sur le devant de la scène et d’ouvrir le débat pour faire changer les choses. On avance pas à pas.
Voilà d’ailleurs une vidéo, publiée un an après l’annonce, pour faire un premier bilan des avancées et actions réellement mises en place.
Le cas du groupe LVMH
Bilan de l’empreinte carbone de LVMH en 2021
LVMH a été une entreprise pionnière sur le sujet de la RSE.
Depuis 1992, le groupe a ainsi mis en place une direction de l’environnement, aujourd’hui composée d’une quinzaine de personnes. LVMH a notamment mis en place en 2012 le programme LIFE (LVMH Initiatives For the Environment).
Celui-ci fixe une ligne directrice pour les 4 Maisons à savoir « améliorer la performance environnementale de tous les produits, déployer les meilleurs standards dans les filières d’approvisionnement, améliorer les indicateurs clés de l’efficacité environnementale pour tous les sites et réduire les émissions de CO2.»
Le groupe multiplie également en parallèle les actions et projets (charte relative au bien-être animal dans l’approvisionnement des matières premières, plateforme interne dédiée au recyclage et à la valorisation des déchets, etc…).
Dans toutes ces démarches, il y a un fort enjeu d’un point de vue mobilisation en interne de l’ensemble des collaborateurs. Il s’agit de transmettre l’information, sensibiliser aux valeurs et enjeux de l’entreprise, mobiliser autour des actions et projets entrepris. Pour cela, un outil de RSE collaborative comme CitizenWave peut être une excellente solution. Cela permet de capitaliser sur la stratégie définie et de lui donner une dynamique collective et positive.
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L’outil EP&L de Kering
Kering a créé un outil très innovant, le fameux EP&L.
Plus concrètement, il permet de mesurer l’impact sur l’environnement (pollution de l’air, émission de CO², consommation d’eau, etc…) l’ensemble des activités du groupe tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Autrement dit ? Connaître l’impact de l’ensemble de l’entreprise et pouvoir identifier les pistes afin de réduire celui-ci efficacement et sur le long terme. C’est comme une photo en temps réel de l’impact de Kering sur l’environnement.
C’est une excellente première étape pour définir une stratégie RSE adaptée et ambitieuse et la déployer ensuite au sein de l’ensemble des activités du groupe et auprès de tous les collaborateurs.
Le cas de Luxco by The Luxury Positive
Le cabinet Bain et la société Positive Luxury se sont associés pour imaginer la marque de luxe championne de la durabilité théorique (mais dans un contexte tout à fait envisageable). Elle a été nommée LuxCo et la stratégie RSE repose en l’occurrence sur 5 piliers clés :
- Redéfinir l’objectif de la marque
- Découpler la croissance du volume
- Rendre la chaîne d’approvisionnement totalement transparente et traçable
- Maximiser les engagements environnementaux et sociaux
- Créer de la valeur économique à partir de la durabilité
C’est une méthode qui peut inspirer et surtout est répliquée pour la majorité des entreprises du secteur plus luxe. Il est aussi possible d’être accompagné par un expert en stratégie RSE afin de pousser le sujet au maximum et de définir un plan d’action qui soit le plus adapté possible. Ensuite, un outil de RSE est idéal pour mobiliser les collaborateurs autour des enjeux validés.
5 experts RSE dans le domaine du luxe
- Bérangère Ruchat, Chief Sustainability Officer – RICHEMONT
- Hélène Valade, Directrice Développement Environnement – LVMH
- Marie Pia Schlumberger, Directrice Développement Durable – L’ORÉAL LUXE
- Dounia Wone, Chief Sustainability & Inclusion Officer – VESTIAIRE COLLECTIVE
- Eric Briones, Auteur « Luxe & Résilience » (Prix Turgot 2021) et DG du Journal du Luxe
CitizenWave, un outil de RSE collaborative adapté aux entreprises du luxe
Envie de discuter plus amplement du sujet et de vos enjeux ? Samy Veluire est notre expert sur le sujet RSE dans le domaine du luxe.
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