Bilan carbone : élément clé d’une stratégie RSE ? 

Le bilan carbone est un des outils clés pour lancer une bonne stratégie RSE au sein de son entreprise. 

En effet, c’est une démarche qui permet de faire un état des lieux complet de l’existant, de prévoir une feuille de route adaptée aux enjeux et à l’ambition de l’entreprise, de déployer efficacement des actions. Alors concrètement, comment se lancer ? Quels sont les outils à votre disposition ? Quelles sont les étapes à prévoir pour réaliser un bilan carbone ? Comment analyser les résultats d’un bilan carbone ?

Dans cet article, on vous partage tous nos conseils sur le sujet. C’est parti !

Au fait, qu’est-ce que l’empreinte carbone ?

Retour aux basiques, la définition de l’empreinte carbone. 

Très simple. C’est la quantité totale d’émissions de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, méthane, oxyde nitreux, C02, etc…) générées par les activités de l’entreprise. Il s’agit donc d’une somme des différentes émissions produites par chaque activité ou service de l’entreprise.

C’est un indicateur clé pour connaître l’impact d’une entreprise sur l’environnement. 

Plus qu’un bilan, c’est aussi un outil qui permet ensuite d’identifier des axes d’amélioration et de définir une feuille de route des actions à mettre en place.

Pourquoi est-il important pour les entreprises de réduire leur empreinte carbone ?

C’est directement lié au réchauffement climatique.

En effet, les activités des entreprises génèrent des gaz qui viennent accentuer ou potentiellement accélérer le réchauffement climatique. Autrement dit ? Cela contribue à aggraver les conditions que nous aurons sur terre d’ici quelques années. Il y a donc 3 points à suivre de près :

• Atténuer les effets du changement climatique : Hausse des températures, élévation du niveau de la mer, augmentation de la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes… Les effets de réchauffement climatiques sont nombreux. 
• Réduire l’empreinte carbone (et réaliser des économies par la même occasion) : Diminuer l’empreinte carbone de l’entreprise est une façon de ralentir le rythme du changement climatique et d’en réduire les effets.  Selon les mesures prises, cela peut également être une excellente façon de réduire les risques et de diminuer les coûts (efficacité énergétique, moins de dépendance aux énergies fossiles, moins de gaspillage, etc…). 
• Respecter les normes et réglementations environnementales : Les institutions et gouvernements adoptent peu à peu des mesures de plus en plus contraignantes sur les enjeux environnementaux. Pour le moment, beaucoup sont incitatives. Demain, la majorité seront obligatoires et punitives. Autant anticiper et prendre des mesures adaptées en amont. 

Quels sont les avantages d’un bilan carbone ? 

Plusieurs points à retenir 👇

• Identifier les principales sources de leurs émissions : Cela permet de mieux appréhender les impacts générés par l’entreprise, et ce de manière précise, par activité.
• Hiérarchiser et prioriser les domaines à améliorer : Cette méthodologie permet non seulement de voir les activités qui génèrent le plus d’impacts mais également d’identifier celles sur lesquelles l’entreprise a le plus de leviers pour agir. 
• Avoir une vision globale de son empreinte carbone : C’est une façon d’avoir la “big picture” et de comprendre le rôle de l’entreprise sur son environnement. Cette vision permet de sensibiliser les parties prenantes et de prendre du recul afin d’intégrer la partie impact de manière stratégique à tous les maillons de l’entreprise (objectifs de réduction des émissions, progrès, ajustements, etc…).
• Construire une image plus positive de l’entreprise :  La notion d’engagement devient de plus en plus importante pour les différentes parties prenantes (investisseurs, candidats, partenaires, fournisseurs, etc…). C’est donc un point positif de pouvoir montrer ce que fait votre entreprise, notamment à travers le bilan carbone. 

Vous avez maintenant les grandes lignes. Il est temps de passer à l’action.

Comment réaliser un bilan carbone ?

La réalisation d’un bilan carbone repose sur 3 étapes clés :  

1. Définir la portée de l’évaluation : L’enjeu est de déterminer les sources d’émissions qui seront incluses dans l’évaluation, le périmètre. En effet, cela peut inclure un chant plus ou moins large (émissions directes provenant de la fabrication, émissions indirectes provenant du transport, émissions liées à la consommation d’énergie, etc…). Plus le périmètre est large, plus il sera complexe à mesurer mais aussi pertinent pour l’entreprise.
2. Collecter des données sur les sources d’émissions : Il s’agit de la phase la plus longue. L’objectif est ici de collecter l’ensemble des données correspondantes au périmètre défini. Cela peut être très variable (consommation d’énergie, utilisation de carburants, etc…). Il est important de noter que ces données peuvent être soient réelles (et donc collectées sur site via des outils déjà mis en place) ou théoriques (en se basant sur des normes et standards de consommation par catégorie d’activité). 
3. Réaliser le calcul de l’empreinte carbone de l’entreprise : Vous avez tous les éléments, il ne reste plus qu’à additionner l’ensemble afin d’avoir la vision globale de l’impact de votre entreprise. Dans l’idéal, il est également intéressant de diviser par pôle au sein de l’entreprise ou type d’activité. Cela permet d’avoir une vision plus précise des parties qui ont le plus d’impacts et donc des endroits où vous avez le plus de marge de manœuvre.

Vidéo explicative par l’association à l’origine du bilan carbone

Comment analyser les résultats d’un bilan carbone ?

Il y a alors plusieurs axes de réflexions : 

• En interne : Il s’agit de décortiquer les données pour en tirer des enseignements (pôle qui représente la part la plus importante d’émission de CO2, tonnes de C02 émises en moyenne par employé, C02 émis pour la création d’un produit, etc…).
• En externe : Il est possible d’aller sur le site de l’ADEME afin de consulter les bilans carbones déjà publiés et de connaître ainsi l’impact d’autres entreprises opérant dans des secteurs similaires. Cela permet ainsi d’avoir un élément de comparaison et de savoir comment on se positionne.

Bon à savoir : Un bilan carbone peut être réalisé par un expert indépendant (c’est notamment ce que propose CitizenWave). Ce dernier a alors toute la connaissance afin de vous aider à interpréter les résultats de la manière la plus constructive possible.

Quelles stratégies mettre en place suite à la réalisation du bilan carbone ? 

Vous avez maintenant fait un diagnostic des impacts générés par votre entreprise ainsi qu’une feuille de route des choses à mettre en place afin de les réduire. Il ne reste plus qu’à concrétiser tout ça.

Quelques exemples d’actions qui peuvent être mises en place :

• Passer à l’éco conception pour les produits
• Réduction des déchets (cantine zéro déchet, compostage, etc…)
• Améliorer l’efficacité énergétique (isolation, système de chauffage, etc…)
• Moderniser les équipements et assurer un meilleur entretien
• Sensibiliser aux bonnes pratiques en terme de numérique responsable
• Mettre en place une politique de télétravail pour éviter les déplacements
• Adopter un outil qui permet de sensibiliser chaque collaborateur à sa stratégie RSE

Et plus concrètement ? Une fois la feuille de route en votre possession, il faut alors prioriser les tâches, définir les budgets associés, identifier les responsables pour chaque projet, définir des jalons et chiffres intermédiaires. Ensuite, c’est de la gestion de projet.

5 ressources pour aller plus loin sur le sujet Bilan carbone RSE

• • Le grand livre de la stratégie bas carbone (FNAC)
  • Réparer l’écologie: la conférence de Inès LEONARDUZZI (fondatrice de Digital for the Planet)
  • Mesurer son impact carbone (sur le podcast de Trajectoires)
  • Le topo de Jean-Marc Jancovici sur le bilan carbone
  • Tous les contenus du Shift Projet

Quel avenir pour le bilan carbone en RSE ?

L’évaluation de l’empreinte carbone prend de l’ampleur. Et c’est une bonne chose. 

Certaines entreprises ont obligation d’entamer ce type de démarche, d’autres suivent la mouvance de manière spontanée. Peu à peu, toutes devront intégrer cette dimension à tous les échelons de leur activité. Le monde professionnel aura alors un tout nouveau visage. 

Jusque là, la définition de l’entreprise était « unité économique, juridiquement autonome dont la fonction principale est de produire des biens ou des services pour le marché ». Demain, il y aura une nouvelle version. Un bout de phrase sera ajouté avec la mention “en tenant compte de l’ensemble de son écosystème”.