QVCT : Guide complet

RSE, QVT, QVCT… Beaucoup d’acronymes pour définir un seul et même concept : la qualité et de vie et les conditions de travail. Et depuis une vingtaine d’années, le sujet à largement évolué. Il s’est structuré pour être plus actionnable par les entreprises. 

Quelle est la législation en France ? Quels sont les piliers de la QVT ? Quels sont les facteurs clés de succès ? Les limites de cette approche ? 

On vous dit tout dans cet article.

QVCT : Qu’est-ce que c’est ?

Définition de la QVCT

QVCT est l’acronyme de Qualité de Vie et des Conditions de Travail. 

Elle découle directement de la QVT, qui avait été définie en 2013 par l’ANACT. Cela correspondant « aux actions qui permettent de concilier à la fois l’amélioration des conditions de travail et la performance globale ». 

Quelle différence entre QVT et QVCT ?

Récemment, la QVT est devenue QVCT. 

Il s’agit simplement d’une nouvelle dénomination, la définition reste sensiblement la même. La seule différence ? Un accent supplémentaire mis sur la dimension condition de travail.  

L’ANDRH (Association Nationale des Directeurs des Ressources Humaines) revient sur ce changement. L’organisme explique que ce changement a été fait dans l’objectif est d’augmenter le focus fait sur les conditions de travail des salariés, mais aussi sur le contenu du travail.

Cette démarche est en réaction aux nombreuses communications et abus par les entreprises sur la mise en avant de conditions de travail qui se disent incroyables (babyfoot, séminaires, cours de yoga, nourriture en libre service, etc…) mais qui, selon les experts, ne suffisent pas à créer de bonnes conditions de travail. Le sujet est plus profond que ça (évolution professionnelle, montée en compétences, relations au sein de l’entreprise…). 

L’idée était donc de recentrer le débat. 

Mettre l’accent sur les sujets de fond, sur l’humain. 

Favoriser l’émergence de vraies conditions de travail adaptées.

Aux origines de la QVT

La QVT est un concept apparu en France dans les années 2000. 

On parlait à ce moment-là de RPS (Risques Psychosociaux) ou de l’amélioration des conditions de travail. Elle s’en éloigne par une approche philosophique différente : là où l’objectif de la prévention des RPS est d’empêcher les employés de dégrader leur santé, la QVT cherche plutôt à convertir le travail en élément d’épanouissement.

À cette époque, le concept reste encore flou pour de nombreuses entreprises.

Les années 2010 marquent un essor de la QVT. 

En 2013, l’ANI QVT (Accord National Interprofessionnel pour la Qualité de Vie au Travail) est le premier document officiel à mentionner la QVT. 

Il propose la définition suivante: « Un sentiment de bien-être au travail perçu collectivement et individuellement qui englobe l’ambiance, la culture de l’entreprise, l’intérêt du travail, les conditions de travail, le sentiment d’implication, le degré d’autonomie et de responsabilisation, l’égalité, un droit à l’erreur accordé à chacun, une reconnaissance et une valorisation du travail effectué. ».

En 2015, la loi Rebsamen va entériner une négociation annuelle pour la QVT au sein de toutes les entreprises.

Dernière étape de cette histoire et celle qui nous intéresse : en 2020, l’ANI QVT décide que la QVT deviendra la QVCT. La notion de Conditions de Travail, en effet, si elle était centrale, semble s’être progressivement effacée au profit de la seule qualité de vie au travail. En changeant d’acronyme, on réintègre la question des conditions de travail, tout en conservant l’approche positive (faire du travail une source d’épanouissement) de la QVT.

Les 6 piliers de la QVT

L’ANACT (Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail) a défini la QVT à travers 6 points clés :

• La qualité des relations sociales
• La qualité du contenu du travail
• La qualité de l’environnement de travail
• La qualité de l’organisation du travail
• Les possibilités de développement professionnel
• Le respect de l’équilibre vie privée et vie professionnelle.

Comment agir sur la QVCT ?

Pas toujours facile de savoir comment s’y prendre, par où démarrer, quelles actions mettre en place. Pour vous accompagner dans la démarche, l’ANACT a créé un guide avec les 4 étapes à suivre. tour d’horizon de ce qu’il faut en retenir : 

1. Conception et pilotage : L’idée ? Mobiliser les troupes. L’enjeu est ici de créer un comité de pilotage. Ce dernier sera responsable de définir, mettre en place et s’assurer du bon déploiement de la stratégie QVT. C’est l’équivalent d’un chef de projet.
2. Diagnostic et choix d’expérimentations : Une fois le comité réuni, l’étape essentielle est de réaliser ce que l’on appelle un diagnostic QVCT. L’objectif ? Mesurer concrètement où en sont les questions de bien-être et de santé mentale et physique dans votre entreprise. Une fois les informations récoltées, elles doivent être traitées et analysées, pour en tirer les conclusions. À partir de ces dernières, il sera alors possible de réaliser un diagnostic et d’établir une feuille de route des actions à mettre en place. 
3. Expérimentation et évaluation embarquée : C’est la phase de mise en pratique. Ici, il s’agit de développer les projets, mette en place les actions, suivre les résultats. Notre conseil est de démarrer par une expérimentation dans un périmètre réduit (un projet unique, une équipe) avant de déployer à plus grande échelle. 
4. Pérenniser l’action et engager son déploiement : Une fois les expériences validées, on peut les déployer à l’ensemble de l’entreprise ou de la structure. Il faut alors mesurer l’impact et les retombées de ce déploiement généralisé, par exemple via la mise en place d’un baromètre QVT. Autre point essentiel : la QVCT est une démarche d’amélioration continue. Une fois les objectifs atteints, l’idée est d’en définir de nouveau, pour faire toujours mieux.

5 facteurs clés de succès d’une démarche QVCT réussie dans votre entreprise

Si vous souhaitez que votre démarche QVCT soit une réussite, plusieurs facteurs-clés de succès sont à prendre en compte : 

• Les actions dans le temps : C’est un sujet qui ne peut pas être traité en une seule fois mais au contraire, les actions doivent prendre place à moyen et long terme. Autrement dit ? C’est une démarche continue et itérative
• Les actions sont mesurées : Certaines actions auront les attendus, d’autres non. Il est essentiel de pouvoir mesurer les impacts de vos choses qui sont mises en place, pour les améliorer et vous assurer qu’elles répondent à vos objectifs.
• Les actions sont communiquées : Vous impliquez et surtout expliquez ce qui est mis en place à vos différents collaborateurs (objectifs, retombées, échéances, etc…). Cela aidera vos collaborateurs à mieux comprendre la démarche, à détecter les actions mises en place. Cela facilitera également les retours pour améliorer la démarche dans son ensemble. 
• Les actions sont prêtes à être lancées : N’engagez votre démarche QVCT et vos collaborateurs que si vous êtes vraiment prêts à suivre le sujet. Si ce n’est pas le cas, cela pourrait avoir l’effet inverse et démobiliser vos équipes (frustration, manque de confiance dans la hiérarchie, sentiment de ne pas être considéré…)
• Les actions sont définies à court, moyen et long terme : Cette stratégie permet de voir des premiers résultats rapidement, ce qui peut largement contribuer à motiver les parties prenantes pour la suite et les objectifs à plus long terme. Les actions sur un temps plus long vous permettront d’agir plus en profondeur.

QVCT : qu’en sera-t-il demain ? 

La QVCT est un sujet qui évolue en permanence, au gré des évolutions de la société dans son ensemble, des attentes. Le chemin est infini et c’est positif. Il est toujours possible de rendre le cadre de travail plus agréable et plus adapté à ses équipes. On le sait, des équipes qui se sentent bien, ce sont des équipes motivées et efficaces. C’est donc un élément essentiel. Nous vous tiendrons au courant des prochaines évolutions.